- ARTOIS
- ARTOISARTOISAncienne province du nord de la France, correspondant à la majeure partie du département du Pas-de-Calais, l’Artois forme un seuil entre deux régions bien individualisées: au sud la Picardie, au nord la plaine des Flandres qu’il englobe en partie, dominant en talus l’extrémité occidentale du bassin houiller du Nord. L’Artois est formé de deux régions distinctes: au sud, des collines crayeuses correspondant à un bombement anticlinal tertiaire orienté du nord-ouest au sud-est — cette région est essentiellement herbagère, mais associe, surtout vers l’est, l’élevage aux cultures de céréales et de betterave sucrière; au nord, les collines cèdent la place à la plaine — les placages de limon de plus en plus fréquents portent de riches cultures. La rive droite de la Lys forme une avancée du pays charbonnier fortement industrialisé. La population est groupée autour des villes (Arras, Lens, Bruay, Liévin) qui sont de gros marchés agricoles.La région appartint au comté de Flandre à l’époque carolingienne — maison comtale créée par Baudouin Ier Bras de Fer, gendre de Charles le Chauve. L’Artois fut donné à Isabelle de Hainaut lors de son mariage avec Philippe Auguste (1180); il revint en apanage à son fils Louis VIII, qui l’incorpora au royaume de France (1223). Louis IX le donna en apanage à son frère Robert Ier (1237). Le comté appartint aux Capétiens directs puis aux ducs de Bourgogne de race capétienne. Le mariage de Marguerite, héritière de la Flandre et de l’Artois, avec Philippe le Hardi (1369) fait entrer ces provinces dans le domaine bourguignon; l’union de Marie de Bourgogne, héritière de Charles le Téméraire, avec Maximilien transfère l’Artois à la maison d’Autriche (1477). Disputée entre la France et les Habsbourg, la province est donnée aux Espagnols au traité de Cambrai (1529). Conquis par les Français (1640), l’Artois fait retour à la France au traité des Pyrénées (1659), sauf Aire et Saint-Omer, qui ne reviennent au royaume qu’au traité de Nimègue (1678). Louis XV donna le titre de comte d’Artois à son petit-fils, Charles-Philippe, le futur Charles X (1757). Pendant la Révolution française, l’Artois est intégré au département du Pas-de-Calais, et Arras promu au rang de chef-lieu de département.L’essor économique de la région date de 1847, année du début de l’exploitation charbonnière. La mine exerce, pendant près d’un siècle, une emprise sociologique et une domination économique sans partage. Elle est à l’origine de l’implantation de la sidérurgie, de l’essor de la chimie, de la verrerie, de la papeterie... Mais au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dont la région souffrit beaucoup, les charbonnages entreprennent leur reconversion. Ils s’orientent vers la carbochimie des goudrons et des benzols: les raffineries fournissent les usines de matières plastiques et de produits pharmaceutiques. Le problème de la pollution, et en particulier celui des friches industrielles, se pose de façon aiguë dans cette région.L’Artois, terre de passage, donc d’invasion, a été dépouillé de bien des richesses artistiques; ainsi le souvenir des abbayes romanes ne subsiste que grâce aux manuscrits enluminés (albums de Croy, XVIIe s.). Les vestiges les plus caractéristiques affirment la puissance communale des XIIIe et XIVe siècles: hôtels de ville et beffrois.Artoisanc. prov. de France, qui correspond auj. au dép. du Pas-de-Calais; cap. Arras.— C'est un pays de cult. et d'élevage (bovins). L'industr. s'est développée au N.-E., sur le bassin houiller.— Conquis en 1640 par Louis XIII, il fut définitivement reconnu à la France par la paix des Pyrénées (1659).————————Artois(Robert Ier, comte d'). V. Robert Ier le Vaillant.
Encyclopédie Universelle. 2012.